28-03-2008
La France n’a pas seulement le 2e potentiel éolien d’Europe, sa façade maritime lui octroie également la 2e place du gisement hydrolien européen. Ainsi, par exemple, les littoraux bretons et normands présenteraient à eux seuls un potentiel de plusieurs GW (gigawatts) de puissance, exploitable à partir d’hydroliennes (1).
Comme pour l’éolien, en matière d’hydrolien, la France n’est pas très en avance, aucune hydrolienne n’est encore présente sur nos côtes. Néanmoins, politiquement les choses évoluent, un arrêté en date du 1er mars 2007 fixe dorénavant les conditions d’achat de l’électricité produite par les installations utilisant l’énergie houlomotrice, marémotrice ou hydrocinétique, à un tarif compétitif quasiment équivalent à l’éolien terrestre sur une période de 20 ans : 6,07 c€/kWh + prime comprise entre 0,5 et 2,5 c€/kWh pour les petites installations + prime comprise entre 0 et 1,68 c€/kWh en hiver selon la régularité de la production.
Image de synthèse de l'hydrolienne Sabella D03, de Hydrohelix Energies, avec ses stabilisateurs
Par ailleurs, Hydrohelix Energies a présenté hier la Sabella D03, une hydrolienne de 3 m de diamètre pour une hauteur de 5,5 m, destinée à valider le concept de simplicité et d’efficacité proposé par la société. Testé en mer, dès le mois d’avril, par une profondeur de 19 m durant 4 à 6 mois, le prototype fera l’objet d’un suivi très précis permettant de mesurer le flux de courant maritime passant par le rotor (à faible vitesse de rotation de 10 à 15 tr/mn), l’énergie électrique produite, sans oublier le comportement des poissons face à cet objet.
Forte de ces données, la société bretonne entend réussir à définir et réaliser son projet Marenergie, labellisé par le pole Mer de Bretagne en décembre 2005, mais qui faute de financement suffisant n’a pas encore pu voir le jour. Marenergie se présente sous la forme d’un pack de 1 MW de 5 hydroliennes, d’une puissance individuelle de 200 kW pour une turbine de 10 m de diamètre. Stabilisées par un lest et/ou ancrées en fonction de la nature du fond, les rotors sont activés par le flux de la marée. Cette énergie mécanique est convertie en électricité directement par une génératrice, laquelle voit sa production être acheminée à terre par un câble sous-marin.
Image © Hydrohelix Energies