Le Progrès - Lyon
Loire, 2 mars 2008
La chevêche d'Athéna fait partie des dix espèces d'oiseaux, dont le statut a le plus évolué défavorablement en Rhône-Alpes ces trente dernières années Suivi annuel à Saint-Christo- en-Jarez, Fontanès, Grammond, Marcenod et Chevrières
Victime de la disparition de ses habitats, des pesticides, du changement agricole ; elle a régressé à un point qui nécessite une étude approfondie, prospection et connaissances à l'appui sur la région Rhône Alpes.
Elle a donc été retenue dans les espèces à inclure prioritairement dans l'Observatoire du CORA (Centre Ornithologique Rhône Alpes) depuis plusieurs années, la LPO-Loire coordonnant cette action au niveau départemental.
Sept à huit départements de la région assurent un suivi annuel de la Chevêche d'Athéna. Le secteur ligérien se localise à Saint-Christo-en-Jarez, Fontanès, Grammond, Marcenod et Chevrières. L'altitude moyenne de la zone d'étude est de 700 m, altitude importante qui rend sensible cette chouette sédentaire aux froids extrêmes hivernaux. L'habitat est pour l'essentiel constitué de zone d'élevage laitier (prairie, production d'ensilage et haie bocagères) entrecoupé de boisement ; ce qui lui assure un espace de chasse encore suffisant. L'urbanisation est encore sous forme de hameau est de fermes isolée, mais la pression foncière est assez importante sur ce territoire, ce qui augure un avenir incertain.
La Chevêche est très liée à l'homme, dans le sens où elle vit dans des milieux qu'il a façonnés. Son appellation de « chouette des pommiers » ou « chouette des murs » la situe bien sur ses choix en terme de nidification.
Elle fréquente aussi les bocages avec polyculture et élevage, les prairies humides avec saules têtards, les vergers traditionnels. La présence de perchoirs d'affût est indispensable : sans eux, la chevêche ne peut pas chasser.
Sa disparition a accompagné l'intensification agricole et son cortège de pesticides, la disparition des haies et des vergers traditionnels de haute tige.
Entre 2003 et 2005, le Chevêche a divisé par 2 sa présence estivale sur le secteur d'étude, la faute probable à des hivers rigoureux et un enneigement important ne lui permettant pas de se nourrir convenablement., comme constaté sur également sur le causse Méjean, à 1 000 m d'altitude.
Une campagne de protection de son habitat est à l'étude, pour fournir ou maintenir des lieux de nidification adaptés. Et un retour à des pratiques agricoles respectueuses du vivant et de la biodiversité.