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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 15:23

 

Migrations et hivernage  - Saison 2009/2010 -

 


L’année 2010 a été proclamée "année de la biodiversité". La France s’était engagée à stopper la perte de biodiversité à cet horizon et l’on constate aujourd’hui que cet objectif n’a pas été atteint. Certaines espèces comme la Grue cendrée connaissent, toutefois, des hausses de leur population. Ce phénomène s’explique en partie par la réhabilitation des zones humides, la protection des zones de reproduction d’Europe du nord, la protection et l’aménagement des sites de haltes migratoires. Malheureusement, les espèces en déclin sont nettement plus nombreuses et il est urgent d’agir pour préserver toutes ces richesses.
La Grue cendrée est une des espèces facilement observable par tout un chacun. Ses vols majestueux lors de la migration permettent à beaucoup d’entre nous de prendre conscience de la beauté de la nature. Cette espèce, chassée jusqu’au milieu des années 60, montre qu’avec la mobilisation d’un grand nombre d’acteurs à travers l’Europe, il est possible de voir une population animale se redynamiser. A la condition de tels engagements, l’espoir est donc permis pour une grande majorité d’espèces.

A travers ce document, nous vous invitons à revivre la dernière migration ainsi que l’hivernage de la grue dans notre pays. Nous adressons nos remerciements à l’ensemble des observateurs et structures pour leurs observations ainsi qu’au Réseau Grues France (cf liste) et nos correspondants étrangers.

 

Migration post-nuptiale 2009

Les premières grues (hormis les grues nicheuses de Lorraine) sont observées comme habituellement sur le lac du Der (51/52) dès la mi-juin. Dans le même temps, 3 grues stationnent dans la Nièvre entre le 15 juin et le 7 juillet. Par ailleurs, deux oiseaux sont présents sur le site d’Arjuzanx (40) depuis le printemps précédent. A la fin du mois d’août, 36 grues sont présentes au lac du Der et des cris sont entendus dans l’Aube. Dans le Loir-et-Cher, 4 oiseaux sont signalés en vol dès le 20 août. Sur le site de Rügen en Allemagne, 2 000 grues sont rassemblées début septembre. 

 

Mouvements de faible ampleur
(07/09/09 – 08/10/09)

Lors de cette période, ce sont 22 départements qui relatent des grues en migration. Les effectifs ne sont jamais importants (groupe de 75 individus maximum). Dès le 5 septembre, des grues fréquentent les sites d’hivernage habituels de la Nièvre. En Allemagne, sur le site de Rügen, plus de 8 000 grues sont présentes le 10 septembre. Le lendemain, la première grue de la saison est signalée à Gallocanta en Espagne. Sur le site de Saint-Martin de Seignanx (40), la première grue est, quant à elle, notée le 30. Plus surprenant, le 3 octobre, 4 grues survolent Paris. Le mouvement tend à s’intensifier à partir du 8 octobre puisque pas moins de quatre vols ont été signalés en Moselle. Ces mouvements auront concerné environ 1 000 grues

 

Première vague de migration
(09/10/09 – 21/10/09)

En Suède, le signal du grand départ est donné dès le 9 octobre puisque 25 000 grues sont comptabilisées en migration dans le pays ! En Allemagne, les effectifs en migration sont également importants : 13 000 individus en 52 vols. En soirée, ces vols passent au dessus de la Belgique puis entrent en France par le nord-est de notre pays. Dans un premiers temps, un grand nombre de grues font escale en Champagne Humide puis repartent dès le 11 en direction du sud-ouest. Ainsi la Bourgogne, l’est du Centre, le nord de l’Auvergne et le Limousin sont rapidement concernés par des vols de grues. Au lac du Der, au moins 8 000 grues sont comptées. Dans les jours qui suivent, des grues continuent d’arriver d’Allemagne alors que dans le même temps, d’autres franchissent les Pyrénées. Les journées des 13, 14 et 15 octobre marquent l’apogée de cette vague de migration. Les effectifs en migration dépassent les 10 000 individus dans la journée du 14 dans la Nièvre et le Limousin. Dans cette même région, le lendemain, pas moins de 26 000 grues sont en transit. Les vols sont également importants en Dordogne et dans le Lot-et-Garonne (7 500 grues en 1h15 !). Par la suite, les mouvements se calment. Une grue est notée sur l’île d’Ouessant le 17. Comme souvent après des vagues importantes de migration, des grues sont posées un peu partout : Moselle, Meuse, Nièvre, Cher, Creuse, Indre, Allier, Charente, Gironde ou bien encore Landes. Entre 20 et 30 000 grues sont stationnées au lac du Der le 15. Les sites espagnols font également le plein : 8 200 individus en Extrémadure et plus de 20 000 à Gallocanta. Cette première vague de migration aura concerné autour de 60 000 grues.

 

                         Carte 1 : Nombre cumulé de Grues cendrées lors des mouvements
                                                             du 9 au 21 octobre 2009

 

 

 

 

 

 

 

Deuxième vague de migration
(30/10/09 – 2/11/09)

 

Après une période d’accalmie, la migration reprend en Allemagne le 30 octobre où plus de 36 000 grues prennent la direction de la France. Les comptages sont rendus difficiles par la suite, la nuit étant tombée. On retrouve toutes ces grues le lendemain sur la diagonale habituelle de migration entre la Lorraine et la barrière pyrénéenne. Des grues sont également observées sur les départements bordant la Méditerranée les 31 octobre et 1er novembre. Ces oiseaux arrivent par la vallée du Rhône (Ain, Loire, Drôme, Hautes-Alpes, Vaucluse) mais aussi par le nord de l’Italie, probablement depuis les sites de stationnement de Hongrie. Ainsi les Alpes-Maritimes, le Var, les Bouches-du-Rhône, le Gard, l’Hérault, l’Aude et les Pyrénées-Orientales sont survolés par des grues. Le 1er novembre ce sont encore plus de 21 000 grues supplémentaires qui quittent l’Allemagne. A la fin de cette vague, on note 7 500 grues à Arjuzanx, au moins 1 600 sur les sites du centre de la France, 480 individus sur le site de Puydarrieux (65) et 130 sur celui de Cousseau (33). Cette seconde vague porte sur 60 000 grues.

 

Départs massifs de Champagne
(08/11/09 - 09/11/09 et 19/11/09

 

Lors de la journée du 8 novembre de très nombreuses grues quittent le lac du Der où plus de 52 000 grues sont comptabilisées aux départs des dortoirs le matin même. Les conditions météo étant bonnes, une grande partie des oiseaux prend la direction du sud-ouest. L’Aube et l’Yonne sont rapidement survolées par plus de 10 000 grues. De même, ce sont 10 000 grues qui sont notées en moins d’une heure au dessus du Cher. Dans ce département, un petit avion vole avec les grues à 360 m d’altitude à une vitesse de 70 km/h. Le 9 novembre, l’ensemble du sud-ouest est concerné et plus de 400 grues stationnent dans la Brenne (36). Le 19 novembre, de très nombreuses grues attendent la dissipation des brouillards et quittent la Champagne. En deux heures dans l’Yonne, 8 000 grues sont comptabilisées. Plus de 22 000 grues sont posées sur le site de Gallocanta. Lors de cette période, 2 000 grues supplémentaires sont arrivées en France.

 

Une longue période ponctuée par des arrivées d’Allemagne
(01/12/09 – 02/01/2010)

(01/12/09 – 02/01/2010)

grue-2.jpgLa plupart d’entre nous sont souvent surpris d’observer des grues en migration si tard en saison. Pourtant ce phénomène est observé chaque année. Lors de cette période, même si les arrivées d’Allemagne sont quasi-quotidiennes, quelques journées se démarquent par l’intensité de la migration. C’est le cas pour les journées du 1er au 7 décembre, du 11 au 13, du 18, du 20 et du 21 ainsi que du 2 janvier 2010. Ces grues quittent l’Allemagne en fonction des conditions météorologiques. D’importantes vagues de froid poussent les oiseaux à rejoindre notre pays. Les sols enneigés ou gelés empêchent les grues de s’alimenter correctement. Ces dernières arrivées concernent 50 000 grues quand même !

 

Bilan migration postnuptiale 2009

 

Lors de la migration postnuptiale, 180 000 grues ont été observées en migration active. Ce nombre est en baisse par rapport à l’an dernier. Selon les années, plus ou moins d’oiseaux passent inaperçus car la migration s’effectue aussi bien le jour que la nuit.

 

 

 

Source de l'article : 

 http://champagne-ardenne.lpo.fr/grues/synthese_migration_grue_09_10.htm

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18 octobre 2009 7 18 /10 /octobre /2009 08:18


La LPO organise son 33ème Colloque Francophone d'Ornithogie à la Bibloothène Nationale de France (site François Mitterand).

Dès le samedi à partir de 13h jusqu'au dimanche 18h se succéderont divers ornithos francophones (belges, suisses, algériens et marocains, ...), pour parler de sujets divers et variés touchant à l'ornithologie.

pour s'inscrire, voir les détails sur le site du Corif www.corif.net   

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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 22:31

 

La LPO relaie en France la campagne "Born to Travel" de BirdLife International

Plus de 40% des oiseaux migrateurs qui transitent par l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Europe, ont vu leurs effectifs diminuer dans les 30 dernières années. Sur ces 40%, 10% sont classés par BirdLife International dans la liste rouge de l'UICN comme étant "menacés d'extinction" ou "quasi-menacés". Pour répondre à ce déclin inquiétant, BirdLife International lance une grande campagne que relaie la LPO, son représentant officiel en France, pour protéger les oiseaux migrateurs tout au long de leurs routes migratoires depuis l'Afrique jusqu'à l'Europe.

A l'image de la LPO et de son réseau d'associations locales en France, BirdLife International rassemble plus d'une centaine d'associations dans le monde, à raison d'un unique représentant par pays. Tous ensembles, ils forment une autorité décisionnelle sur les problématiques de protection des oiseaux, de sauvegarde de leurs habitats et sur leurs statuts d'espèces menacées. C'est ainsi BirdLife qui fournit à l'UICN le statut de conservation des oiseaux, en partie grâce aux données transmises par ses membres.

La campagne "Born To Travel" regroupe plus de 70 pays situés tout au long des routes migratoires depuis l'Afrique jusqu'en Eurasie. Elle débute le 21 mars et s'étend jusqu'à la fin de l'année 2009. Elle a pour but de sensibiliser le public sur les nouvelles difficultés auxquelles sont confrontés les oiseaux migrateurs depuis 30 ans et de l'impliquer dans les projets de conservation mis en place tout au long de la campagne.

Le développement de l'agriculture intensive, la surpêche, la pollution, la chasse illégale, la profusion des lignes hautes tension ou des éoliennes, la contamination des points d'eaux, la désertification, la sécheresse, la déforestation et les changements climatiques sont autant de facteurs qui, de l'Afrique à l'Europe, sont responsables de la diminution des effectifs de 40% des espèces migratrices.

Stopper le déclin des espèces d'oiseaux migrateurs et protéger leur incroyable destinée depuis l'Europe jusqu'en Afrique devient donc urgent. BirdLife International, au travers de cette campagne "Born To Travel", mettra en place des projets et des activités que la LPO relaiera tout au long de l'année 2009.

Le travail de chacun, tout au long des routes de migrations, donne l'espoir de voir planer encore longtemps le peuple migrateur au dessus de nos têtes.
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13 juin 2009 6 13 /06 /juin /2009 10:22

Actu-Environnement.com - 10/06/2009

Depuis 20 ans, 1.000 ornithologues, déployés sur l’ensemble de la France, mesurent l’abondance des populations d’oiseaux, à travers le programme de Suivi temporel des oiseaux communs (STOC) mis en place dans le cadre du plan Vigie-Nature du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN). Les scientifiques, qui ont présenté hier le bilan du programme STOC, constatent un déclin de 30% des oiseaux entre 1989 et 2008, notamment dans les espaces agricoles et observent un déplacement des populations de 100 km vers le Nord suite au réchauffement climatique (au lieu des 200 km attendus).

La France a ainsi perdu 10% de ses oiseaux nicheurs, ont indiqué les scientifiques du Muséum national d'histoire naturelle. Parmi les espèces en déclin figurent la linotte mélodieuse (-71%), le tarier des prés (-76%), le pipit farlouse (-65%), le pouillot siffleur (-65%), le gobemouche gris (-57%) ou encore le bouvreuil pivoine (-63%), tous classés comme vulnérables sur la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publiée en 2008.

En revanche, la bergeronnette printanière qui niche dans les prés comme dans les terrains vagues, a vu sa population augmenter de 96%.

R. BOUGHRIET

http://www.actu-environnement.com/ae/news/programme_STOC_vigie_nature_suivi_oiseaux_nicheurs_baisse_france_20_ans_7559.php4

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7 juin 2009 7 07 /06 /juin /2009 18:01

AFP 19 Mai 2009

USA (étude) WASHINGTON, 19 mai

2009 (AFP)

- Les passereaux ont la capacité de reconnaître des individus et de s'en souvenir surtout lorsque ceux-ci ont fait mine de menacer leurs nids, selon une étude universitaire américaine publiée mardi.

Des chercheurs ont conduit une étude sur des "moqueurs polyglottes", des passereaux très communs sur le campus de l'Université de Floride, demandant à des étudiants, au cours de leur trajet sur le campus, de déranger des nids de passereaux en touchant leurs oeufs plusieurs jours d'affilée.
L'étude, qui a porté sur 24 nids, est parue dans l'édition en ligne de Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
D'autres étudiants devaient emprunter le même chemin, sans se soucier des nids.
Après quelques jours, les passereaux ont manifesté une grande inquiétude à l'approche des étudiants qui venaient déranger leurs nids, même s'ils empruntaient un autre chemin ou s'habillaient différemment.
Les oiseaux ont réagi par des cris, piaillements et même par des attaques, certains passereaux fondant sur le crâne de leur agresseur.

"Clairement, les passereaux de l'étude ont été capables de reconnaître et se remémorer un individu particulier, sur la seule impression d'une mauvaise rencontre autour du nid", explique l'étude.
"Nous avons tendance à voir tous les passereaux de la même façon mais l'inverse n'est pas vrai", a résumé Doug Levey, professeur de biologie à l'Université de Floride. "Les passereaux eux ne voient pas tous les humains de la même façon".
Il affirme que cette étude est la première publiée montrant que des animaux à l'état sauvage reconnaissent des individus d'autres espèces.

M. Levey souligne qu'elle apporte des indications sur pourquoi et comment des espèces comme les passereaux parviennent à survivre dans un milieu naturel urbain, alors que d'autres espèces ne parviennent pas à s'établir dans les cités.
Une précédente étude d'une autre université américaine avait montré récemment que les sitelles, une espèce de passereaux, étaient capables de comprendre le langage des mésanges.

vmt/chv

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30 mai 2009 6 30 /05 /mai /2009 15:15

 

Depuis quarante ans, de nombreux efforts ont été consentis en France pour sauvegarder les 4 espèces de vautours présentes dans notre pays. Le 24 avril dernier, un vote au parlement européen a autorisé l’utilisation des carcasses d’animaux pour nourrir les rapaces nécrophages. Une nouvelle qui pourrait permettre d’éviter les frictions entre éleveurs et vautours.

A l’état sauvage, les vautours (fauve, moine, percnoptère et gypaète) servent d’équarrisseur naturel : ils se nourrissent uniquement des carcasses qu’ils trouvent dans les alpages. Le changement de la réglementation sanitaire suite à la "vache folle" a entrainé l’obligation de détruire les sous produits d’abattage plutôt que de les laisser aux oiseaux.

L’Espagne qui possède la plus grande population de vautours en Europe a mis en place de façon très sévère ces restrictions. Affamés par la disparition des carcasses d’animaux, une partie des vautours de la péninsule ibérique est venue trouver en France de quoi s’alimenter.

L’application de cette décision européenne devrait permettre, désormais, de laisser des carcasses d’animaux issus d’élevage à la disposition des vautours sans systématiquement les acheminer vers des aires d’alimentation spécifiques autorisées, notamment sur les secteurs éloignés ou difficilement accessibles dès lors que cette pratique n’engendre aucun risque pour la santé humaine et animale.

L'Espagne a désormais, grâce à ces amendements, les moyens de résoudre le problème de la famine qui touche ces vautours, notamment en leur permettant de trouver à nouveau de la nourriture disponible.

Cette solution devrait permettre de limiter encore un peu plus les conflits entre éleveurs et ces grands nécrophages, même si ces derniers sont de moins en moins nombreux, sans compter le bénéfice pour toutes les espèces protégées qui dépendent du pastoralisme extensif.

Rappelons que les vautours sont le parfait symbole de ce mot galvaudé : le développement durable.

En effet, leur rôle d’équarrisseur naturel permet :

  • D’éviter l’émission de CO²  en limitant le transport des cadavres d’animaux jusqu’aux incinérateurs.
  • d’économiser les frais de l'équarrissage industriel pour les éleveurs. .
  • d’avoir un rôle sanitaire en tant qu’élément de lutte contre les épidémies. En se nourrissant des animaux morts, ils évitent des transports qui peuvent être contaminants malgré toutes les précautions prises. (Dans certains pays ils sont même appelés « les infirmiers de la nature » à cause de ce rôle de prévention actif qu'ils ont joué depuis toujours.)

Enfin, ils sont une source de développement touristique partout où il est possible de les observer, dans les Pyrénées, dans les Grand Causses, dans le Mercantour, dans le Diois…

rotecteurs de la nature, vautours, élus locaux et éleveurs pratiquant l'élevage extensif, ont donc un intérêt mutuel à ce que cette décision, défendue avec succès par Birdlife International (organisme regroupant tous les associations protectrices des oiseaux au monde et dont la LPO est le représentant en France) auprès de la commission européenne, soit appliquée.

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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 11:58
 

dimanche 19.04.2009, 04:47 - La Voix du Nord

 Philippe Dumont observe les mouettes tridactyles depuis 20ans. Une véritable passion.
Philippe Dumont observe les mouettes tridactyles
depuis 20ans. Une véritable passion.
 ENVIRONNEMENT 
Un éminent biologiste va passer trois jours sur le site du Blanc-Nez la semaine prochaine. Car les falaises du cap accueillent la plus grande colonie française de mouettes tridactyles. Rencontre avec Philippe Dumont, un passionné qui les observe et les compte depuis de nombreuses années.

 

PAR PATRICIA NOËL

calais@lavoixdunord.fr PHOTO LA VOIX

Observer les oiseaux, c'est votre métier ?

Non, c'est ma passion, ma grande passion depuis 20 ans. J'ai commencé avec Jeunes et nature, aujourd'hui je fais partie du Groupe ornithologique du Nord (GON). Le Blanc-Nez, c'est ma deuxième maison !

 


Vous vous intéressez surtout à la mouette tridactyle. Parlez-nous d'elle.

C'est un oiseau pélagique, c'est-à-dire qu'il passe une partie de sa vie en haute mer puis vient dans les falaises pour se reproduire. Nous avons la chance, ici, dans ces falaises, d'avoir la plus grande colonie française de mouettes tridactyles. On recense environ 1600 couples, c'est plus que pour la Bretagne entière.

 


Pourquoi préfèrent-elles faire leur nid ici ?

Le relief des falaises y est pour quelque chose. D'ailleurs, il n'y a pratiquement pas de nids entre Escalles et la baie de Wissant. On n'observe les mouettes que sur la partie comprise entre Escalles et la Descenderie, soit un peu moins de 4 km. Elles apprécient aussi la tranquillité du site et la richesse halieutique. D'ailleurs, la diminution des mouettes tridactyles en Bretagne est, entre autres, liée à la diminution de la ressource halieutique.

 


En quoi consiste votre travail pour le GON ?

En ce moment, nous venons quasiment tous les jours, c'est une période très active. On surveille les premiers accouplements, les premiers oeufs, les premiers nids. L'observation dure parfois jusqu'à deux heures. Notre travail, pour le groupement ornithologique Nord, consiste aussi à compter les oiseaux. De septembre à décembre, notre activité connaît un creux mais reprend en janvier, période à laquelle on observe les premiers retours. Observer les mouettes, noter leur comportement, ce n'est pas anodin, cela en dit long sur notre environnement. Cette année, nous participons d'ailleurs au recensement national des oiseaux marins nicheurs organisé par le Groupement d'intérêt scientifique oiseaux marins, dont nous sommes membres.

 


A part la mouette tridactyle, quels oiseaux peut-on observer au Blanc-Nez ?

On a une belle colonie de goélands argentés, environ 1000 couples. Le fulmar boréal se plaît aussi beaucoup au Blanc-Nez, mais c'est un oiseau assez compliqué à suivre car il vit essentiellement en haute mer et ne vient sur les falaises que vers l'âge de 10 ans.

 


La présence d'un grand spécialiste de la mouette tridactyle est une fierté pour vous ?

En effet, nous allons avoir la grande chance d'accueillir Jean-Yves Monnat, biologiste de la faculté de Bretagne occidentale de Brest. Il animera une sortie dans les falaises du Blanc-Nez mardi prochain, en présence d'autres passionnés d'oiseaux marins.

 

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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 11:54

 
Une Hirondelle rustique, "Hirundo rustica".  
AFP/CHRISTIAN PUYGRENIER
Une Hirondelle rustique, "Hirundo rustica".
 
L'hirondelle, c'est désormais établi, fait de plus en plus précocement le printemps. Et elle n'est pas la seule. Un nombre croissant d'oiseaux reviennent de leur migration plus tôt qu'il y a vingt ans et repartent plus tard, tandis que d'autres hivernent sur le littoral atlantique ou le bassin méditerranéen plutôt que de gagner des zones transsahariennes.

Principale cause de ces bouleversements : le réchauffement climatique. Celui-ci pourrait avoir, pour ces voyageurs de haut vol, des répercussions autrement sportives. Selon des travaux publiés, mercredi 15 avril, dans le Journal of Biogeography, il leur faudra en effet remonter notablement plus au nord pour passer leurs quartiers d'été sous des cieux favorables à leur reproduction.

Leur trajet en sera allongé d'autant. Ce surplus d'effort pourrait être fatal à certains passereaux, lesquels, déjà, pour accomplir leur périple, atteignent les limites de l'endurance. "Chaque année, environ 500 millions d'oiseaux migrent d'Afrique vers l'Europe et l'Asie. Les plus petits ne pèsent pas dix grammes, et n'en parcourent pas moins d'une traite des milliers de kilomètres. Pour tenir de telles distances, certains doublent leur poids avant le départ, d'autres rétrécissent leurs organes internes pour dépenser moins d'énergie. A ce niveau-là, tout ce qui rend le voyage plus long peut les mettre en péril", explique Stephen Willis, coordinateur de cette recherche au Centre pour la science des écosystèmes de l'université de Durham (Grande-Bretagne).

Menée à l'aide de modèles informatiques, son étude s'est résolument tournée vers le futur. Le principe : confronter les grands scénarios climatologiques prévus pour la fin du siècle aux données bio-écologiques disponibles sur les passereaux européens. Pas sur tous : la tâche aurait été interminable. Mais sur ceux appartenant au genre Sylvia, mieux connus sous le nom de fauvettes.

Pourquoi les fauvettes ? Peut-être parce que celle dite "à tête noire" est récemment devenue plus familière aux chercheurs de Durham, puisqu'elle a résolu la question du réchauffement climatique en passant désormais ses hivers en Angleterre. Mais surtout parce que les nombreuses espèces recensées en Europe, par la diversité de leurs habitudes alimentaires et géographiques, offrent un bon aperçu de ce qui attend la communauté des oiseaux migrateurs dans son ensemble.

ZONES D'ESCALE

"On trouve parmi les fauvettes des migratrices au long cours, d'autres qui se déplacent sur de petites distances, d'autres enfin qui ne bougent pas du tout", précise Stephen Willis. De plus, toutes n'ont pas les mêmes exigences concernant leur habitat. Selon qu'elles soient méridionales ou septentrionales, selon qu'elles peuplent un vaste territoire ou non, elles s'adapteront différemment aux variations climatiques à venir.

Soumises au pouvoir de prédiction des ordinateurs, les fauvettes ont donc livré aux chercheurs leurs conclusions. Et celles-ci sont inquiétantes : à l'horizon 2071-2100, neuf des dix-sept espèces recensées en Europe - notamment celles qui traversent le Sahara - devront allonger leur voyage. Parfois de 400 kilomètres. Car lorsque la température globale s'élèvera de quelques degrés, leurs zones de reproduction se déplaceront vers le nord, sans que leurs zones d'hivernage - moins sensibles aux bouleversements climatiques - aient changé de latitude. De plus, la nature ne faisant pas toujours bien les choses, les plus grandes migratrices seront celles qui devront allonger le plus leur vol printanier.

Mauvaise nouvelle ? "Les oiseaux de nos régions n'ont pas attendu le réchauffement climatique pour voir leur survie menacée, tempère Michel Métais, directeur de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). Il ne s'agit que d'un paramètre de plus à intégrer dans les stratégies futures de préservation." Un défi auquel l'Union européenne commence à s'atteler dans le cadre de sa directive Oiseaux, qui vient de célébrer ses trente années d'existence.

"Les oiseaux sauvages, dont la plupart sont des migrateurs, constituent un patrimoine commun à tous les Etats membres", a rappelé à cette occasion Stavros Dimas, le commissaire européen à l'environnement. Leur conservation, inconcevable sans une réelle coopération internationale, passe notamment par la mise en place de zones de protection spéciale (ZPS). Réparties dans les vingt-sept pays membres et intégrées dans le réseau écologique Natura 2000, ces ZPS couvrent aujourd'hui plus de 10 % du territoire de l'Union et d'importantes zones maritimes côtières.

Leurs gestionnaires devront à l'avenir prendre en compte les nouveaux territoires et parcours de migration qu'imposeront les changements climatiques. Et, peut-être, prévoir des zones d'escale afin de permettre à ces voyageurs au (très) long cours de s'alimenter et de reprendre force.


Catherine Vincent
 
 

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6 avril 2008 7 06 /04 /avril /2008 19:37





Le CPIE CHAINE DES TERRILS et l'union régionale des cpie organisent une journée de formation gratuite
le samedi 3 mai 2008 sur le thème de l'ornithologie :
bases de l'ornithologie (morphologie, techniques d'observations, matériel, protocoles d'observation, savoir identifier, etc...) + sortie terrain avec application de la théorie.

Formation de 9h30 à 17h00 au cpie chaîne des terrils 62750 loos en gohelle.
http://chaine.des.terrils.free.fr/
merci de transmettre l'information dans votre réseau !
inscriptions au cpie chaine des terrils / philippe cannesson au 03.21.28.17.28
amitiés et au plaisir de vous retrouver
philippe cannesson
cpie chaine des terril

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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 10:59


Le Progrès - Lyon
Loire,  2 mars 2008


undefinedLa chevêche d'Athéna fait partie des dix espèces d'oiseaux, dont le statut a le plus évolué défavorablement en Rhône-Alpes ces trente dernières années Suivi annuel à Saint-Christo- en-Jarez, Fontanès, Grammond, Marcenod et Chevrières
Victime de la disparition de ses habitats, des pesticides, du changement agricole ; elle a régressé à un point qui nécessite une étude approfondie, prospection et connaissances à l'appui sur la région Rhône Alpes. 

Elle a donc été retenue dans les espèces à inclure prioritairement dans l'Observatoire du CORA (Centre Ornithologique Rhône Alpes) depuis plusieurs années, la LPO-Loire coordonnant cette action au niveau départemental.
Sept à huit départements de la région assurent un suivi annuel de la Chevêche d'Athéna. Le secteur ligérien se localise à Saint-Christo-en-Jarez, Fontanès, Grammond, Marcenod et Chevrières. L'altitude moyenne de la zone d'étude est de 700 m, altitude importante qui rend sensible cette chouette sédentaire aux froids extrêmes hivernaux. L'habitat est pour l'essentiel constitué de zone d'élevage laitier (prairie, production d'ensilage et haie bocagères) entrecoupé de boisement ; ce qui lui assure un espace de chasse encore suffisant. L'urbanisation est encore sous forme de hameau est de fermes isolée, mais la pression foncière est assez importante sur ce territoire, ce qui augure un avenir incertain.
La Chevêche est très liée à l'homme, dans le sens où elle vit dans des milieux qu'il a façonnés. Son appellation de « chouette des pommiers » ou « chouette des murs » la situe bien sur ses choix en terme de nidification.
Elle fréquente aussi les bocages avec polyculture et élevage, les prairies humides avec saules têtards, les vergers traditionnels. La présence de perchoirs d'affût est indispensable : sans eux, la undefinedchevêche ne peut pas chasser.
Sa disparition a accompagné l'intensification agricole et son cortège de pesticides, la disparition des haies et des vergers traditionnels de haute tige.
Entre 2003 et 2005, le Chevêche a divisé par 2 sa présence estivale sur le secteur d'étude, la faute probable à des hivers rigoureux et un enneigement important ne lui permettant pas de se nourrir convenablement., comme constaté sur également sur le causse Méjean, à 1 000 m d'altitude.
Une campagne de protection de son habitat est à l'étude, pour fournir ou maintenir des lieux de nidification adaptés. Et un retour à des pratiques agricoles respectueuses du vivant et de la biodiversité.

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